APNEE

Résultat :

La fine équipe se retrouve sur un lieu familier des apnéistes de l'USSE : le parking de la piscine du Néron. Le soleil brille sur Grenoble, et ce départ a un petit air de vacances. À 17h00, tout le monde est là, sans retardataires (une vraie surprise diront certains). Après un petit Tetris pour charger les bagages, on est prêt. Marco vérifie une dernière fois que la Tropézienne achetée plus tôt à la boulangerie du Fontanil est bien dans son sac. Stephanie, notre cheffe organisatrice, prend les commandes du minibus.

L'aventure commence.

Nous partons accompagnés par la playlist du club, soigneusement compilée au grès des week-end USSE précédents, pour le meilleur et parfois - il faut le dire - pour le pire. Entre deux anecdotes, on évalue notre état de forme et on se prépare mentalement pour les apnées à venir. Petite pause pique-nique à l'aire de Mornas, sous les étoiles, avec des cookies en dessert et la fameuse Tropézienne de Marco qui est à la hauteur de sa réputation – et on est prêt à terminer la route. 

Arrivés devant le camping, on retrouve Seb qui est venu commencer son acclimation un peu plus tôt. On attend patiemment devant l'entrée du camping mais aucun signe de vie. Heureusement, après quelques vérifications, Stéphanie finit par trouver quelqu'un qui nous guide jusqu'à bon port, finalement dans un autre camping, en voiturette de golf.

On prend place dans nos super bungalows bardage bois et on file au lit pour être en forme le lendemain.

Samedi matin, rendez-vous à 9h sur la plage.

Jean-Luc, notre guide local et capitaine pour ce week-end, nous attend. Il connaît la presqu'île de Giens comme sa poche et nous fait une entrée remarquée en venant nous chercher directement en bateau devant le camping. Royal au bar ! (ou au loup dirons les puristes puisqu'on est en Méditerranée et non en Atlantique). Jean-Luc est d'une gentillesse à toute épreuve, très calme, et plein de bons conseils. On se sent déjà entre de bonnes mains.

Alors que nous sommes presque arrivés sur le lieu du premier atelier. Le capitaine nous signale qu'une bande de quatre ou cinq dauphins nage en direction de notre bateau. Ni une ni deux les plus téméraires du navire se jettent à l'eau pour tenter d'observer les delphinidés dans leur état naturel. Malheureusement la mise à l'eau des apnéistes fut beaucoup moins gracieuse que la nage des dauphins, et ces derniers prirent immédiatement la fuite. 

Place aux ateliers d'apnée ! L'eau est fraîche, autour de 18°, mais pas de quoi effrayer l'équipage.

Deux groupes se forment, chacun guidé par nos GA ou Gentils Encadrants, Marco et Damien. On prend nos marques et ajuste le plombage (finalement 10kg pour Benoît !), et on enchaîne les descentes à l'écoute de nos sensations. Seb qui a découvert qu'il avait un 3ème poumon en profite, après avoir descendu sa montre à plus de 30m (l'histoire ne précise pas s'il a gardé sa montre au poignet tout du long ou s'il a utilisé sa longe pour grappiller quelques mètres en bout de câble) pour nous offrir à tous un enregistrement vidéo avec sa GoPro. 

C'est déjà l'heure du déjeuner.

Jean-Luc nous dépose en bateau sur une plage paradisiaque de l'île de Porquerolles. On se réchauffe le bec au soleil et une tisane chaude entre les mains, en on admire l'eau turquoise autour de nous. Au menu:  sandwich jambon fromage et graines de courge. Petite sieste et on reprend le bateau pour 3 minutes de navigation et une exploration autour de l'épave du cimentier. Pour la majorité c'est une première, quelle belle surprise de pouvoir traverser l'épave en se faufilant par les différentes entrées et d'observer le grand bleu dans le cadre de chaque ouverture, ainsi que les quelques poissons qui ont élu domicile dans les entrailles du monstre de fer.

Après avoir prolongé l'explo autour du phare qui se trouve à proximité et observé quelques coraux, un mérou, des sards, des méduses et beaucoup beaucoup de castagnoles, il est temps de rentrer au camp de base pour une bonne douche chaude.

On décide de réserver pour 20h au resto de plage qui nous a fait de l'oeil le matin même. La soif aidant, l'apéro commence finalement à 18h, l'occasion pour Marco de nous partager les secrets des apnéistes italiens : un litre de vin avant chaque compétition. Antioxydants et performance garantis. On en profite pour agrémenter la playlist de nos propres choix, pour le meilleur, et peut-être pour le pire, des prochains aventuriers de la mer.

En rentrant, Benoît sort un jeu de petits bateaux d'apparence inoffensif mais qui a fait ressortir les instincts primaires de chacun. Laurent, notamment, s'est révélé redoutable – tous les coups étaient permis, et il ne s'en est pas privé. On goûte à la liqueur de Vulnéraire maison de Damien et puis dodo ! 

Le dimanche le soleil est radieux mais la mer est agitée. Faits marquants : à tribord, la houle a raison de Damien et JC qui succombent au mal de mer; à bâbord, Marco et Seb jouent avec les 40m, tandis que le reste de l'équipe peaufine sa technique de descente.

Déjà 12h.

Jean-Luc nous emmène sur la plage où il a grandit et on ressort tisane, sandwich et graines pour se ravitailler. Puis on reprend le bateau pour la dernière exploration autour de petites îles collées à la presqu'île. On fait nos derniers canards et on rentre au port. On se change, un dernier café, on charge le camion et c'est déjà l'heure de quitter Jean-Luc et cet environnement extraordinaire pour nos montagnes grenobloises. 

Le rendez-vous est pris pour l'ouverture de la saison mer en 2025.

Jean-Charles Fabre